Jean-Baptiste Dumont est un peintre des émotions et de la nature humaine.
Il nous envoûte avec ses nuques graciles aux mèches coiffées-décoiffées, négligemment attachées en un chignon, qu’il soit d’un classicisme austenien ou illustre avec délice le quotidien de la jeune femme moderne.
Pour Jean-Baptiste Dumont, « le fond est aussi important que le sujet, c’est tout ce qui donne la profondeur à la toile ». Aussi ses coiffes se détachent-elles sur des fonds subtils et lumineux, même quand l’artiste opte pour des teintes sombres : « le noir n’est pas sombre.. c’est assez lumineux », dit-il. Il aime à travailler ses couleurs avec un talent remarquable, nous offrant notamment des verts ou des rouges d’une chaleur et d’une richesse de teintes qui flirtent avec la perfection.
De ces ports de tête hiératiques aux déshabillés, le pas est rapidement franchi. Dans ces dernières œuvres, JB Dumont nous offre des corps partiellement dénudés, corps en tension, en torsion, en abandon, se déshabillant. La chair ne semble point tant présente que l’étoffe qui les (dé)voilent.
« Ce qui compte c’est l’instant ».
Le tissu attire notre regard, attise notre curiosité. La chemise, telle un brouillard, enveloppe un torse de mystère, drape de nuages de songes et rêveries un ventre rond, un bras torturé, une épaule dévoilée.
La présence tangible de cette masse textile nous rappelle le ciel brouillardeux de ses marines et éclaire la toile de blanc veiné de touches de gris, de bleu, de rose… Les étoffes froissées, bouillonnées, drapées donnent un relief et une présence qui rivalise une fois encore avec les teintes sombres et néanmoins lumineuses, diluées de poésie et de douceur qu’il peint si bien. Le corps dans tous ses états continue à passionner notre artiste.