Sophie JOUVE est née entourée d'oeuvres d'art chez ses grands-parents antiquaires restaurateurs, et dans l'atelier de son grand-père artiste peintre. Elle fait pourtant un choix d'orientation puisqu'après ses études en Khâgne à Bordeaux elle passe l'agrégation d'anglais pour enseigner en classe préparatoire à Lille pendant plusieurs années. Néanmoins le besoin de création artistique s'est graduellement imposé à elle. Fascinée par le verre, sa transparence, sa lumière et ses couleurs, elle se forme aux différentes techniques (fusing, soufflage etc) aux ateliers du musée du verre de Sars-Poteries auprès d'artistes renommés comme Udo Zembok. Après une dizaine année de création dans le domaine du verre, j’ai recherché une technique picturale qui me permettrait d’exprimer mon désir de rendre le paradoxe de la matérialité et de la transparence ainsi que de transmettre ma vision poétique de l’univers. Inspirée par des peintres comme Gao Xingjian, je me suis orientée peu-à-peu vers la peinture.

"Je réalise mes œuvres sur du papier coton que je manipule presque comme un tissu, en lui donnant forme et mouvement. J'utilise sa souplesse, sa texture et la fluidité des encres pour donner à mon geste une liberté qui me permet d'élargir notre champ de vision et nous faire oublier comme le temps et l'espace nous sont comptés et contés. Les pigments de couleurs, les encres, les ors et les argents apportent leur lumière, leur éclat chatoyant, leur gaieté et créent des reflets vivants et parfois étonnants.

Je recherche en permanence un équilibre entre liberté et cadrage qui s'articule autour de deux formes géométriques que sont la ligne et le cercle. La ligne, horizon ouvert, pousse le regard vers l'infini. Le cercle, hublot ou téléscope, vient cadrer la vision , la structurer et rappeler paradoxalement que l'au-delà est absent mais pas inexistant.